Alcool : un mois de sobriété pour prendre goût à la modération

Alcool : un mois de sobriété pour prendre goût à la modération

Ni vin, ni bière, ni alcool fort : le « défi de janvier » propose de rester sobre durant tout le premier mois de l’année...

Détox bienvenue après les abus des fêtes, bonne résolution de nouvelle année, pause dans une consommation qui inquiète, défi ou expérience à tenter, à quoi servent donc ces 31 jours d’abstinence ?

L’excès d’alcool augmente le risque de mortalité liée entre autres aux cancers, aux maladies hépatiques et aux accidents cardiovasculaires, c’est un fait aujourd’hui avéré. Des campagnes visant à inciter à la sobriété pendant un mois et fournissant des informations, de l’entraide et des outils de motivation ont donc été lancées dans différents pays. Elles sont cousines des « moi(s) sans tabac », autre grand enjeu de santé mondiale.  

En France, le mois sans alcool est directement inspiré du « Dry January » (janvier sec) anglais. L’idée : rompre ses habitudes de consommation pour se libérer le corps et l’esprit, faire le point sur son rapport à l’alcool et en tirer les bénéfices sur la forme, la santé, l’estime de soi… ainsi que le porte-monnaie. Il s’adresse en particulier aux personnes buvants « trop » : trop souvent dans la semaine, trop en pendant les soirées, trop systématiquement… Mais attention, il n’est pas indiqué aux personnes alcooliques : une abstinence brutale peut mener à un syndrome de sevrage sévère mettant la vie en danger.


Des effets démontrés le bien-être et sur la santé


Ce mois sans alcool ayant été lancé Outre-Manche il y a déjà 10 ans, ses effets sur les participants ont été mesurés. Tout d’abord, on sait qu’environ 2 participants sur 3 enregistrés sur le site Web de Dry January réussissent à relever le défi sans craquer. Parmi eux, les effets positifs du mois sans alcool sont limpides : 70% d’entre eux dorment mieux et 65% se sentent plus en forme. Des améliorations sont rapportées au niveau des capacités de concentration et du ressenti du contrôle de soi. La majorité des participants ont aussi mieux compris pourquoi ils buvaient trop et constaté qu’ils pouvaient aussi prendre du plaisir sans s’enivrer. Et 86% d’entre eux ont fait des économies.
Des travaux scientifiques ont également montré une amélioration de la fonction hépatique, une réduction du poids, de la pression artérielle, du taux de cholestérol, de la résistance à l’insuline et de la circulation dans le sang de facteurs de croissance liés aux cancers au bout d’un mois d’abstinence. A noter aussi que près de la moitié des participants fumeurs ont aussi diminué leur consommation de tabac !


Des bénéfices à plus long terme aussi !


Bien sûr, ce mois sans alcool a une vocation de tremplin vers une abstinence durable, du moins une réduction et une maîtrise de la consommation d’alcool. Les résultats à moyen terme sont encourageants : des études ont montré que les participants ayant réussi le pari de la sobriété pendant un mois avaient 6 mois plus tard une moindre fréquence et quantité de consommation d’alcool, moins de troubles liés à la consommation d’alcool, des épisodes d’ivresse moins fréquents et enfin, un meilleur ressenti de forme physique, de santé et d’« efficacité personnelle ».
 
Sources :
Dry January : https://alcoholchange.org.uk/help-and-support/managing-your-drinking/dry-january
de Ternay J, Leblanc P, Michel P et al. One-month alcohol abstinence national campaigns: a scoping review of the harm reduction benefits. Harm Reduct J. 2022;19(1):24
University of Sussex : How ‘Dry January’ is the secret to better sleep, saving money and losing weight (02/01/19) https://www.sussex.ac.uk/broadcast/read/47131
Mehta G, Macdonald S, Cronberg A, et al. Short-term abstinence from alcohol and changes in cardiovascular risk factors, liver function tests and cancer-related growth factors: a prospective observational study. BMJ Open 2018;8:e020673