Allergie à l’arachide : les solutions pour la gérer

En France, l’allergie à l’arachide toucherait plus de 470 000 personnes, en particulier des enfants. Elle peut provoquer une éruption cutanée, un gonflement du visage, voire un malaise avec perte de connaissance (choc anaphylactique). Si l’arachide est si « méchant », c’est parce qu’il contient 18 protéines végétales plus ou moins allergisantes. De plus, il inhibe les enzymes digestives, lui permettant de traverser la paroi intestinale et malmener le système immunitaire.  

Un diagnostic et une prise en charge personnalisée indispensables

Un médecin allergologue peut repérer et mesurer la réactivité à plusieurs allergènes de l’arachide par des tests cutanés et des examens sanguins. En fonction des résultats et des symptômes décrits par le patient, il proposera une prise en charge adaptée. Certaines personnes aux réactions modérées à un seul allergène pourront consommer des plats contenant des traces d’arachide. Mais d’autres sont allergiques à plusieurs allergènes et devront veiller à éviter soigneusement de consommer de l’arachide même en infime quantité. Il leur faut donc scruter les étiquettes de tous les aliments du commerce pour vérifier leur composition. Des médicaments comme de l’adrénaline auto-injectable et des bronchodilatateurs peuvent être prescrits pour traiter au plus vite une réaction sévère.

Les personnes très allergiques doivent parfois éviter d’autres situations : un baiser reçu d’une personne qui a consommé de l’arachide, le contact par les mains, voire l’inhalation, d’un aliment à base d’arachide ou de résidus laissés sur une table... En avion, elles doivent garder leur traitement d’urgence auprès d’elles et informer la compagnie aérienne ainsi que le personnel de bord de leur allergie : le repas ne doit pas contenir d’arachide, mais la ventilation peut tout de même faire circuler des particules de cacahuètes consommées par des voyageurs.

Désormais, l’allergologue peut proposer une désensibilisation (immunothérapie orale) à l’enfant allergique à l’arachide de plus de 5 ans : elle peut diminuer la réactivité à l’allergène. Réalisée sous haute surveillance en milieu hospitalier, elle consiste en l’administration de doses progressives d’allergène. Dans de rares cas, elle doit être stoppée du fait de réactions allergiques ou d’effets indésirables digestifs.
 
Sources :
The Conversation : Tough nuts: why peanuts trigger such powerful allergic reactions (15/12/19) https://theconversation.com/tough-nuts-why-peanuts-trigger-such-powerful-allergic-reactions-127120
La Revue du praticien : L'allergie à l’arachide en 8 questions pratiques (31/08/23) https://www.larevuedupraticien.fr/article/lallergie-larachide-en-8-questions-pratiques
La Lettre de l’Institut Pasteur : Combattre les allergies, n° 101, mai 2018, p.3
HAS : Poudre de graines d’arachis hypogaea PALFORZIA, avis de la Commission de la transparence du 15 décembre 2021  

Mis en ligne le 09/02/2024