Intoxications au gaz hilarant : fini de rire !

Intoxications au gaz hilarant : fini de rire !

Saviez-vous que le protoxyde d’azote, mieux connu par son surnom de « gaz hilarant », est détourné pour un usage récréatif ? Ses risques pour la santé n’ont pourtant rien de drôle..

Les cas d’intoxications augmentent chez les jeunes en France, avec parfois des conséquences sérieuses et durables.
 
Le protoxyde d’azote est un gaz utilisé en médecine, mélangé à de l’oxygène, pour ses propriétés anesthésiantes, mais aussi dans l’industrie alimentaire, par exemple pour fabriquer des bonbonnes de Chantilly. Disponibles dans les commerces physiques ou Internet, les cartouches ou capsules de « proto » sont détournées par des adolescents et jeunes adultes pour un usage récréatif, généralement en situation festive.
 
Inhalé via un ballon, ce gaz produit un effet euphorisant et des distorsions sensorielles pendant 2-3 minutes. Malheureusement, il n’est pas sans risque pour la santé. A court terme, il peut provoquer une asphyxie, des brûlures par le froid et des vertiges avec un risque de chute. A dose élevée ou répétée, il peut rendre « accro » et entraîner des troubles cardiaques, sanguins, psychiatriques et neurologiques. Ces conséquences sont principalement dues à l’inactivation par ce gaz de la vitamine B12, essentielle à l’organisme.
 
Des cas d’intoxications qui ont quadruplé en un an
 
En France, près de 400 cas ont été signalés aux centres antipoison et d’addictovigilance en 2020, contre moins d’une centaine en 2019. La part des cas graves, avec séquelles neuromusculaires pouvant nécessiter des séjours en rééducation, a également augmenté.
 
Les agences sanitaires recommandent aux utilisateurs de contacter un centre antipoison ou d’addictovigilance en cas de symptômes inquiétants (et de prévenir les secours en cas d’urgence) et de consulter une structure spécialisée dans les addictions en cas de difficulté à contrôler sa consommation. Par ailleurs, depuis juin 2021, une Loi a été adoptée pour limiter les abus, interdisant de vendre ou d’offrir du protoxyde d’azote à un mineur. La dangerosité de l’inhalation du gaz devra être mentionnée sur les conditionnements.
 
 
Sources :
Site Web Anses : Protoxyde d’azote : des intoxications en hausse (publié le 16/11/2021)
https://www.anses.fr/fr/content/protoxyde-d’azote-des-intoxications-en-hausse
Site Web Drogue Info Service : L’usage détourné du protoxyde d’azote, une pratique à risques de plus en plus répandue (publié le 19/10/2021) https://www.drogues.gouv.fr/actualites/lusage-detourne-protoxyde-dazote-une-pratique-risques-de-plus-plus-repandue