Journée mondiale de la sécurité des patients : zoom sur les erreurs médicamenteuses

Journée mondiale de la sécurité des patients : zoom sur les erreurs médicamenteuses

Chaque année en septembre, la Journée mondiale de la sécurité des patients sensibilise les professionnels et structures de santé sur l’importance de l’amélioration de la qualité et de la sécurité des soins...

« Les médicaments sans les méfaits », thématique de l’édition 2022, met l’accent sur les erreurs de médication.
 
A l’initiative de cette journée, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) rappelle que les erreurs médicamenteuses peuvent entraîner des effets préjudiciables graves sur la santé.
Erreurs de médicament, de dosage, de voie d’administration, de patient… A l’hôpital ou en ville, elles peuvent provenir de causes différentes et multiples : interruptions au cours de la prise en charge, utilisation simultanée de plusieurs médicaments d’apparence similaire, manque de personnel, fatigue, mauvaise communication entre services…
 
En France, la Haute Autorité de Santé (HAS) propose aux professionnels de santé des supports d’information et outils pouvant contribuer à une meilleure sécurisation de la prise en charge médicamenteuse : comment bien stocker les médicaments, éviter les erreurs de calculs de doses et de traitement, améliorer l’organisation des soins, etc. La HAS envisage également d’impliquer les patients dans la sécurisation des soins par une meilleure information sur les traitements et les soins qui leur sont destinés. S’il est en état de le faire, un patient peut « faire barrière » à une erreur médicamenteuse ou ses conséquences, par exemple en signalant qu’on lui donne un comprimé qu’il ne reconnaît pas ou en avertissant l’équipe soignante de l’effet secondaire inattendu d’un traitement.
 
Des erreurs qu’il faut signaler et analyser pour qu’elles ne se reproduisent pas
 
Les erreurs médicamenteuses font partie de ce qu’on appelle les « événements indésirables associés aux soins » (EIAS), qu’elles aient eu ou auraient pu avoir des conséquences néfastes sur le patient. Les « évènements indésirables graves associés aux soins » (EIGS) sont des EIAS dont les conséquences sur le patient sont le décès, la mise en jeu du pronostic vital ou la survenue probable d’un déficit fonctionnel permanent.
 
Les professionnels de santé ou leur structure de soins doivent déclarer aux autorités de pharmacovigilance leurs erreurs médicamenteuses - directement à l’agence régionale de santé en cas d’EIGS- mais les patients ou leurs proches peuvent également les signaler sur le portail de signalement des événements sanitaires indésirables. Tenus de mettre en œuvre les améliorations nécessaires pour que l’EAIS ne se reproduise pas, ils doivent le décrire formellement et l’analyser afin d’en déterminer les causes. Le patient concerné est désormais invité à participer à un entretien avec l’équipe soignante afin de partager son vécu de l’événement.
 
Les erreurs médicamenteuses concernent 10 % des EIGS reçus par la HAS pour l'année 2017. En milieu hospitalier, les EIGS dits « évitables » médicamenteux ont fortement diminué en France, de 24 pour 1 000 jours d’hospitalisation en 2009 à 4 en 2019, probablement grâce aux programmes de lutte contre les risques associés aux soins mis en place par les autorités sanitaires.
 
 
Sources :
OMS : Journée mondiale de la sécurité des patients 2022 (17/09/22) https://www.who.int/fr/news-room/events/detail/2022/09/17/default-calendar/world-patient-safety-day-2022
HAS : L’analyse des évènements indésirables associés aux soins (EIAS) Mode d’emploi, 23 septembre 2021
HAS : Évènement indésirable associé aux soins - L’équipe soignante souhaite recueillir votre témoignage, septembre 2021
Omedit : Evénement indésirable grave associé aux soins (31/12/19) https://www.omedit-grand-est.ars.sante.fr/evenement-indesirable-grave-associe-aux-soins
Michel P, Quenon JL, Daucourt V et al : Incidence des événements indésirables graves associés aux soins dans les établissements de santé (ENEIS 3) : quelle évolution 10 ans après ? BEH 13, 14 juin 2022, p.229-237