Journée mondiale de l’asthme : quoi de neuf côté prévention ?

Journée mondiale de l’asthme : quoi de neuf côté prévention ?

Il y a aujourd’hui 300 millions d’asthmatiques dans le monde, et ce décompte vertigineux augmentera encore. Si les traitements modernes permettent de mieux contrôler l’asthme, la recherche se penche aussi sur les moyens de le prévenir...

A l’occasion de la Journée Mondiale de l’Asthme, faisons le point sur les dernières avancées dans ce domaine.
 
La vaccination représente un premier angle de prévention de l’asthme. Le vaccin antigrippal est déjà recommandé aux personnes asthmatiques dès l’enfance pour éviter les exacerbations. Actuellement, la recherche s’active sur la mise au point de nouveaux vaccins comme celui contre le virus de la bronchiolite, infection fréquente chez les bébés et connue pour favoriser la survenue d’un asthme pendant l’enfance. Mais surtout, une équipe française teste avec de premiers résultats encourageants un vaccin contre l’asthme lui-même : il permet de produire des anticorps neutralisant les interleukines 4 et 13, des protéines immunitaires clés de l’asthme allergique.
 
Réduire les risques avant même la venue au monde
 
La science va encore plus loin en amont en cherchant également des moyens de réduire les risques d’asthme chez un enfant à naître. Lorsqu’une future maman est asthmatique, un bon contrôle de la maladie par des corticoïdes inhalés diminue le risque de survenue d’un asthme chez son enfant, révèle des études. Et si elle est allergique aux acariens, elle devrait veiller à une éviction soigneuse des acariens afin que son futur bébé ne soit pas sensibilisé. Elle devrait également s’assurer de bons apports alimentaires en acides gras Oméga 3 ainsi qu’en vitamines D et E, dont les déficits pendant la grossesse augmentent le risque d’asthme infantile.
 
Prendre en compte les facteurs favorisants quotidiens
 
Enfin, l’Inserm a récemment mené une étude sur les expositions environnementales qui combinées, augmentent le risque d’asthme selon l’âge. Ainsi, le tabagisme passif, une mise en crèche en milieu urbain et la présence d’un chien dans l’habitat sont par exemple un type d’exposition à risque précoce d’asthme, tandis que le tabagisme actif, une alimentation déséquilibrée et le surpoids représentent des facteurs de risque plus tardifs de la maladie. Ces résultats révèlent des points de vigilance sur lesquels nous pouvons agir pour réduire notre vulnérabilité à l’asthme tout au long de notre vie.
 
Enfin, le mauvais sommeil est depuis peu apparu comme un facteur de risque à considérer, car il induit un état inflammatoire global de l’organisme. Une étude sur plus de 450 000 adultes montre que le risque d’asthme augmente quand la qualité du sommeil est moins bonne, quelle que soit la susceptibilité génétique à la maladie, et que 20% des cas d’asthme pourraient être prévenus par une prise en charge précoce des troubles du sommeil.
 
 
Sources :
Xiang B, Hu M, Yu H et al. Highlighting the importance of healthy sleep patterns in the risk of adult asthma under the combined effects of genetic susceptibility: a large-scale prospective cohort study of 455 405 participants. BMJ Open Respir Res. 2023;10(1):e001535
Walsh EE, Falsey AR, Scott DA, et al. A Randomized Phase 1/2 Study of a Respiratory Syncytial Virus Prefusion F Vaccine. J Infect Dis. 2022;225(8):1357-1366
Lamanna E, Conde E, Mougel A, et al. A vaccine targeting human IL-4 and IL-13 protects against asthma in humanized mice. Allergy. 2023;10.1111/all.15680
Raffier N : Peut-on prévenir l’asthme chez l’enfant à naitre ? Revue de la littérature, Medscape (02/03/23) https://francais.medscape.com/voirarticle/3609809
Guillien A, Bédard A, Dumas O, et al. Exposome Profiles and Asthma among French Adults. Am J Respir Crit Care Med. 2022;206(10):1208-1219
Maciag MC, Phipatanakul W. Prevention of Asthma: Targets for Intervention. Chest 2020;158(3):913-922