L’activité physique pour réduire les risques de cancer : comment ça marche ?

L’activité physique pour réduire les risques de cancer : comment ça marche ?

Bouger tout au long de la vie, c’est une véritable arme de prévention de plusieurs cancers. Mais comment l’activité physique réduit-elle ces risques ? Des recherches ont permis d’identifier certains mécanismes en jeu dans ces bienfaits...


Les études épidémiologiques le prouvent : la pratique régulière d’une activité physique modérée à soutenue est associée à une nette diminution du risque de nombreux cancers : sein, côlon, prostate, poumon, vessie, endomètre… Pour autant, elles n’établissement pas de lien de causalité entre l’activité physique et ces bénéfices. Grâce aux progrès des connaissances sur les facteurs de risque de cancer, mais aussi à des études in vitro sur l’animal, les mécanismes biologiques à l’œuvre commencent à être mieux compris.

Régulation hormonale, diminution de l’inflammation, protection cellulaire…

D’abord, l’activité physique accélère le transit intestinal, ce qui réduit l’exposition de la muqueuse colique aux substances cancérigènes de l’alimentation. En cela, elle contribue à la protection contre le cancer du côlon. Au niveau métabolique, elle réduit la glycémie et freine l’élévation des taux sanguins d’insuline, impliquées dans cancer du sein, du colon et du pancréas. Elle aide aussi à lutter contre l’obésité, facteur de nombreux cancers. Chez les femmes ménopausées, elle diminue les taux d’œstrogènes, ce qui a un effet protecteur sur le cancer du sein et de l’endomètre. Enfin, l’activité physique réduit la production de protéines inflammatoires de l’organisme, associées à un risque accru de cancer. Elle diminue également le stress oxydatif qui altère l’intégrité des cellules et améliore les capacités du système immunitaire à combattre les cellules anormales.

L’activité physique : un impact positif global sur l’organisme

Ces effets bénéfiques s’intriquent de façon complexe - et vertueuse - entre eux : par exemple, la réduction du tissu adipeux diminue l’inflammation de l’organisme, régule la production hormonale et soutient le système immunitaire en même temps. De même, il a été montré que l’activité physique augmentait la diversité du microbiote intestinal, ce qui améliore le transit, stimule les défenses naturelles et réduit également l’inflammation.

Conclusion : il faut chausser ses baskets, et dès à présent ! En effet, bouger permet de garder un organisme plus sain et plus à même de lutter contre des facteurs de risque de cancer, notamment métaboliques. L’activité physique peut même lutter contre les premières anomalies cellulaires pouvant mener à un cancer. Plusieurs études sur l’animal et in vitro ont montré que s’il ne peut pas faire disparaître une tumeur déjà formée, l’exercice peut en effet inhiber, dans une certaine mesure, la prolifération des cellules cancéreuses.
 
Sources :
INCa : Prévention primaire des cancers : le rôle de l'activité physique (26/08/2022) https://www.e-cancer.fr/Professionnels-de-sante/Facteurs-de-risque-et-de-protection/Activite-physique/Activite-physique-et-prevention-primaire  
National Cancer Institute : Physical Activity and Cancer (10/02/20) https://www.cancer.gov/about-cancer/causes-prevention/risk/obesity/physical-activity-fact-sheet
Jurdana M. Physical activity and cancer risk. Actual knowledge and possible biological mechanisms. Radiol Oncol. 021;55(1):7-17