Lutte contre la soumission chimique : que peut-on faire ?

Lutte contre la soumission chimique : que peut-on faire ?

Le procès des viols de Mazan a mis en lumière la soumission chimique par médicament. Ce phénomène n’est hélas pas nouveau, mais en augmentation et sans doute sous-estimé. De quoi s’agit-il, comment réagir ?

Des dispositifs et actions ont été mis en place pour accompagner les victimes et limiter les risques.

La soumission chimique, c’est administrer une substance à une personne à son insu (dissimulée dans une boisson, de la nourriture…) ou sous la contrainte, afin de faciliter une agression sexuelle, un viol ou un vol. Il peut s’agir d’alcool, de drogues, mais aussi de médicaments à effet sédatif, désinhibiteur ou amnésiant : anxiolytiques, somnifères…

Une plateforme dédiée pour obtenir de l’aide et agir vite

Si vous pensez être victime d’une soumission chimique, vous pouvez vous rendre sur le site Web du Centre de Référence sur les Agressions Facilitées par les Substances https://lecrafs.com/ créé en 2024. Vous pouvez y contacter des téléconseillers spécialisés, signaler un cas (vous ou une autre personne) ou connaître le circuit de prise en charge de la soumission chimique, y compris l’accompagnement psychologique. L’important est d’agir rapidement pour engager des démarches judiciaires et sanitaires. En effet, les substances responsables sont rapidement éliminées de l’organisme. Il faut déposer plainte et en cas d’agression ou de viol, consulter un médecin pour des examens et des traitements, notamment contre les infections sexuellement transmissibles. Vous pouvez également vous rendre en officine : les pharmaciens, sensibilisés à la soumission chimique par des campagnes nationales, peuvent vous orienter vers les structures adaptées et prendre en charge l’urgence, en particulier pour éviter une grossesse non désirée.

De son côté, l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) a demandé aux laboratoires pharmaceutiques fabriquant des médicaments à risque de mettre en place des mesures limitant les possibilités de détournement. L’ANSM suggère par exemple d’ajouter à ces médicaments un colorant ou un goût particulier afin qu’ils puissent être mieux identifiés.
 
Sources :
ANSM : Prévention de la soumission chimique : l’ANSM engage de nouvelles mesures afin de réduire le risque du détournement d’usage des médicaments (20/12/24) https://ansm.sante.fr/actualites/prevention-de-la-soumission-chimique-lansm-engage-de-nouvelles-mesures-afin-de-reduire-le-risque-du-detournement-dusage-des-medicaments  
LeCRAFS : Vous pensez avoir été victime d'une soumission chimique ? https://lecrafs.com/
Le Quotidien du Pharmacien : Soumission chimique : la prise en charge au comptoir (03/12/24) https://www.lequotidiendupharmacien.fr/exercice-pro/soumission-chimique-la-prise-en-charge-au-comptoir