« Moi(s) sans tabac » : comprendre la dépendance à la nicotine
Novembre, c’est le moi(s) sans tabac : et si vous arrêtiez de fumer ? De nombreux composés de la cigarette ainsi que des facteurs génétiques et environnementaux participent à la dépendance au tabac...
Mais la nicotine joue un
rôle de premier plan : c’est psychostimulant redoutablement addictif. Mieux
comprendre son action peut vous aider à surmonter ses effets.
Dès
l’inhalation de la fumée du tabac, la nicotine qu’elle contient file en
quelques secondes vers le cerveau, en particulier là où siègent les
émotions : le noyau accumbens. Là, elle se lie à des récepteurs
cholinergiques, qui sont impliqués dans la mémoire, l’attention, la veille, la
douleur, etc. Ceux-ci sont appelés « récepteurs nicotiniques de
l’acétylcholine » : l’acétylcholine se lie normalement à ces
récepteurs, mais la nicotine a également une forte affinité avec eux.
Un
« court-circuit » de la récompense
La fixation
de la nicotine sur ces récepteurs stimule les neurones libérant de la dopamine,
surnommée la « molécule du plaisir » et impliquée dans le « circuit
de la récompense ». Elle entraîne un sentiment de satisfaction et de
plaisir conduisant à renouveler le comportement qui le provoque, en
l’occurrence le fait de fumer. La nicotine prend progressivement une place plus
importante dans le circuit de récompense, qui s’épuise, tout en perturbant la
régulation des émotions et la prise de décision. Tout cela incite la personne à
fumer à nouveau lorsque le niveau de dopamine baisse : pour retrouver ce
plaisir, mais surtout pour combler le mal-être de son absence. C’est avec ce
cercle vicieux, renouvelé à chaque cigarette, que s’installe en quelques
semaines la dépendance.
Le
« shoot » de nicotine que procure chaque cigarette est directement
impliqué dans le puissant pouvoir addictif du tabac. La nicotine des substituts
nicotiniques pour le sevrage tabagique se diffuse lentement par la peau ou les
muqueuses, tout au long de la journée, réduisant la compulsion pour le tabac et
l’effet du manque. Prêt(e) pour l’arrêt ? Demandez conseil à votre
pharmacien.