Perte d’autonomie liée à l’âge : la prévenir dès 40 ans ?

L’objectif : préserver au mieux sa santé et ses capacités pour rester longtemps actif, en forme et indépendant.
 
Prévenir la perte d’autonomie liée à l’âge, c’est agir autant pour vieillir en bonne forme et le plus indépendamment possible que pour vivre plus longtemps. Or toute démarche de prévention est d’autant plus efficace qu’elle est précoce. Les autorités de santé estiment ainsi que le « bien vieillir » peut s’anticiper dès 40-45 ans (qu’on appelle la « mi-vie »). Le but : éviter ou retarder les pertes d’autonomie ou les fragilités liées à certaines maladies du vieillissement au moins en partie modifiables : démences, pathologies neuro-cardiovasculaires ou respiratoires, diabète, cancers, etc.
 
Et ça marche : plusieurs études montrent une association entre l'adoption de comportements favorables à la santé à cette période et le vieillissement en bonne santé. Ces bonnes habitudes sont la pratique d’une activité physique, une alimentation saine -de type méditerranéen notamment-, l’abstinence de tabac et la limitation de l’alcool. Lorsqu’elles sont prises ensemble sur la durée, elles ont un effet bénéfique indiscutable sur le «bien vieillir » ! Elles pourraient ainsi réduire de moitié le risque de mortalité, de diabète, de maladies cardiaques et cérébrales. Une vie sociale, des loisirs et des activités stimulant les capacités cognitives pourraient également préserver la forme avec l’avancée en âge.
 
Prévention pour le « bien-vieillir » à mi-vie : les Français peuvent mieux faire !
 
Concernant le mode de vie des Français, les améliorations sont possibles : à « mi-vie », 1 Français sur 4 fume, 1 sur 5 dépasse les recommandations concernant l’alcool, moins d’1 sur 2 consomme 5 fruits et légumes par jour et 4 sur 10 sont sédentaires plus de 7 heures par jour. De plus, différentes pathologies pouvant nuire à la santé et à l’autonomie peuvent commencer en milieu de vie. Par exemple, 1 personne entre 40-54 ans sur 4 est hypertendue et 1 sur 2 ignore sa maladie, alors que celle-ci fait le lit d’accidents cardiovasculaires à risque de handicap. Il est donc crucial de dépister l’hypertension, tout comme l’excès de cholestérol, le prédiabète et le surpoids, assez répandus entre 40 et 60 ans. L’hygiène de vie joue un rôle majeur pour prévenir ou traiter ces fauteurs de « mal-vieillir », mais la prise de médicaments avec assiduité peut aussi être nécessaire. Par ailleurs, on estime qu’à 40 ans, il faut s’arrêter de fumer pour réduire le risque de maladies cardiovasculaires et de mortalité par cancer de 90%.
Enfin, il est important de consulter son médecin au moins tous les 2 ans pour vérifier que tout va bien, de suivre les recommandations vaccinales et de participer aux dépistages organisés du cancer du sein et du cancer colorectal à partir de 50 ans.
 
 
Sources :
Santé Publique France : Enjeux sanitaires de l’avancée en âge, Épidémiologie des maladies chroniques liées à la perte d’autonomie et surveillance de leurs déterminants à mi-vie, novembre 2022
Pour bien vieillir : Dépister pour veiller à sa santé https://www.pourbienvieillir.fr/depister-pour-veiller-sa-sante
Thomson B et al. Childhood Smoking, Adult Cessation, and Cardiovascular Mortality: Prospective Study of 390 000 US Adults. J Am Heart Assoc. 2020;9(21):e018431
Thomson B et al. Association of Smoking Initiation and Cessation Across the Life Course and Cancer Mortality: Prospective Study of 410 000 US Adults. JAMA Oncol. 2021;7(12):1901-1903
CHU Angers : 10 clés pour vieillir heureux et en bonne santé https://www.chu-angers.fr/offre-de-soins/acteur-de-sante-publique/prevention-les-mardis-de-la-sante/10-cles-pour-vieillir-heureux-et-en-bonne-sante-79672.kjsp
Seniors: Why get vaccinated? Médecine et Maladies Infectieuses Formation. 2022;1(3):151-152 

Mis en ligne le 22/08/2023