Prévention du cancer col de l’utérus : ça s’organise !

Prévention du cancer col de l’utérus : ça s’organise !

En janvier a lieu la Semaine européenne de prévention du cancer du col de l’utérus...

Une bonne occasion pour les autorités de santé françaises de sensibiliser au dépistage organisé du cancer du col, qui pourrait diminuer de 80% l’incidence et la mortalité de ce cancer.
 
Chaque année en France, près de 3 000 cas de cancers du col de l’utérus sont diagnostiqués et 1 100 patientes en décèdent. Pourtant, on sait comment le combattre, car le cancer du col de l’utérus se développe très fréquemment suite à une infection persistante par le papillomavirus (HPV) et plus une anomalie du col est détectée tôt, mieux elle se soigne. On estime ainsi que la plupart des cancers du col de l’utérus pourraient être évités grâce au dépistage. L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) va plus loin : elle a rassemblé près de 200 pays autour d’un objectif : faire du cancer du col de l’utérus, une maladie selon elle « largement évitable », une « maladie du passé ».
 
Un dépistage plus accessible aux femmes de tout âge 
 
En France, un dépistage organisé du cancer du col de l’utérus est mis en place depuis 2018. Proposé à toutes les femmes de 25 à 65 ans, il se base sur l’analyse d’un prélèvement au niveau du col de l’utérus, ou « frottis », rapide et indolore, qui diffère selon l’âge de patiente :
 

• De 25 à 30 ans, le prélèvement sert à détecter par examen cytologique des cellules anormales au niveau du col de l’utérus, avant qu’elles ne deviennent cancéreuses. Deux premiers tests sont à réaliser à 1 an d’intervalle. Si les résultats sont normaux, le dépistage est à renouveler tous les 3 ans.

• De 30 à 65 ans, le prélèvement sert à rechercher la présence de HPV à haut risque de provoquer des lésions cancéreuses du col utérin (test HPV-HR). En effet, il est aujourd’hui démontré que cet examen moléculaire est plus efficace que l’examen cytologique à cet âge. Il doit être réalisé 3 ans après un dernier examen cytologique normal. En cas de résultat HPV négatif, le contrôle suivant sera réalisé 5 ans plus tard. En présence d’HPV, d’autres examens seront effectués.
 
Afin de faciliter l’accès au dépistage, le frottis peut être réalisé par un médecin gynécologue ou généraliste), par une sage-femme pendant un suivi de grossesse ou lors d’une consultation de contraception et de suivi gynécologique de prévention. Il peut également être effectué dans les centres d’examens de santé de l’Assurance Maladie ou dans un laboratoire, sur prescription médicale. L’analyse du prélèvement par le laboratoire est pris en charge à 100 % sans avance de frais.
La vaccination contre le HPV, l’arme complémentaire
Recommandée aux jeunes filles dès 11 ans, la vaccination contre le HPV ne protège pas contre toutes les lésions précancéreuses ou cancéreuses du col de l’utérus. Elle renforce la prévention, sans remplacer le dépistage. La couverture vaccinale chez les adolescentes reste insuffisante mais progresse : 41 % pour le schéma complet à 16 ans en 2022, contre 33 % en 2019.
 
Sources :
Assurance Maladie / ARS Occitanie : Semaine européenne de prévention du cancer du col de l’utérus : un cancer meurtrier mais évitable, CP du 23 janvier 2023
WHO : Les partenaires mondiaux saluent les progrès accomplis vers l’élimination du cancer du col de l’utérus, tout en soulignant les défis à relever (17/11/23) https://www.who.int/fr/news/item/17-11-2023-global-partners-cheer-progress-towards-eliminating-cervical-cancer-and-underline-challenges
OMS : Stratégie mondiale en vue d’accélérer l’élimination du cancer du col de l’utérus en tant que problème de santé publique, 2022
Vaccination Info Service : Infections à papillomavirus humains (HPV) (15/11/23) https://professionnels.vaccination-info-service.fr/Maladies-et-leurs-vaccins/Infections-a-papillomavirus-humain-HPV