Semaine nationale de la dénutrition : vaincre les idées reçues
En novembre 2023, la Semaine nationale de la dénutrition sensibilisera les professionnels de santé, les décideurs et le grand public à la lutte contre la dénutrition, qui touche 2 millions de personnes en France...
Une bonne
occasion de faire la chasse aux idées fausses sur cette maladie. On parle de dénutrition quand
les apports alimentaires d’une personne ne suffisent pas à couvrir ses besoins
nutritionnels. Elle provoque peu à peu une fonte de la masse musculaire qui en
cascade, entraîne une altération de fonctions importantes de l’organisme comme
le système immunitaire, la mobilité ou la cicatrisation. Chez les personnes
âgées, plus souvent touchées, elle augmente le risque de chute, d’aggravation
de maladie chronique, d’entrée en dépendance et de décès : on estime que
la vie est menacée quand la perte des réserves protéiques du corps atteint 50%.
Des a priori parfois
trompeurs
Lorsque la dénutrition
atteint des personnes hospitalisées ou institutionnalisées, celles-ci peuvent
bénéficier par l’équipe soignante d’un dépistage, d’une prise en charge et d’un
suivi nutritionnels adaptés. La situation est plus préoccupante chez les
personnes vivant seules à domicile : 400 000 personnes âgées seraient notamment
concernées. Il est donc important que l’entourage puisse reconnaître
au plus tôt des signes de dénutrition[E1] afin qu’une intervention nutritionnelle spécialisée puisse
être mise en œuvre. La vigilance est d’autant plus nécessaire qu’on peut avoir
des idées fausses sur la dénutrition, par exemple :
• « Les personnes
dénutries sont maigres ». Pas toujours ! Des
personnes avec un poids normal, voire en surpoids, peuvent être dénutries si la
graisse du corps masque un déficit en muscles.
• « C’est normal de maigrir
quand on vieillit ». Non, ce n’est pas
normal : une perte de poids involontaire chez une personne âgée peut être le signe
d’une dénutrition.
• « Ce n’est pas
grave de moins manger quand on prend de l’âge ». Faux : les besoins nutritionnels d’une personne âgée
sont les mêmes que ceux de l’adulte. Les apports en nutriments, en particulier
en protéines, doivent même être augmentés dans certaines situations, comme la
convalescence d’une chirurgie.
• « La dénutrition
concerne les personnes âgées ». Pas uniquement :
elle touche aussi des personnes jeunes atteintes de maladies comme le cancer, le
VIH, la tuberculose, certaines maladies digestives, la mucoviscidose,
l’anorexie mentale ou encore la dépression.