SOPK : un nouveau traitement en vue ?
Un composé d’un médicament contre le paludisme pourrait-il traiter le syndrome des ovaires polykystiques (SOPK), qui concerne 1 femme sur 10 en France ? C’est ce que suggère une récente étude aux premiers résultats prometteurs.
Une équipe de recherche chinoise vient
de publier dans la prestigieuse revue « Science » un étude qui
apporte l’espoir d’une nouvelle option thérapeutique dans le SOPK. Le SOPK est
dû à un dérèglement hormonal entraînant une surproduction de testostérone et la
présence de nombreux follicules ovariens immatures. Il provoque des problèmes
de peau, une pilosité excessive ainsi que des troubles des règles et de
l’ovulation responsables d’infertilité. Pour l’instant, ce syndrome ne
bénéficie que de traitements symptomatiques.
L’artémisinine lutte contre l’excès de
testostérone
Les scientifiques ont testé un composé
de l’artémisinine, un antipaludique issu de l’armoise, d’abord sur des souris
mimant le SOPK puis auprès de la vingtaine de femmes atteintes de ce syndrome.
Chez la souris, le dérivé de l’artémisinine a diminué les taux de testostérone
dans le sang et le nombre de follicules anormaux en améliorant ainsi l’état des
ovaires, ce qui suggère un bénéfice sur l’ovulation et la fertilité. Chez les
femmes, un traitement sur 3 mois a aussi amélioré l’aspect des ovaires et la
régularité des règles. De plus, il a diminué les taux de l’hormone
antimüllérienne (AMH), une hormone également en taux excessif dans le SOPK du
fait d’un trop grand nombre de follicules ovariens.
Les chercheurs ont mis en évidence le
mode d’action du dérivé de l’artémisinine : il modifie une réaction biochimique
entre une enzyme et une protéine, jusque-là inconnue, qui freine la surproduction
de testostérone par les ovaires. De nouveaux essais cliniques doivent désormais
confirmer l’effet à plus long terme de ce composé et préciser le meilleur
dosage pour les patientes : rendez-vous en 2025 pour les résultats !
Sources :
Le Quotidien du
Médecin : L’artémisinine, une piste de traitement pour le syndrome des
ovaires polykystiques ? (14/06/24) https://www.lequotidiendumedecin.fr/actu-medicale/recherche-science/lartemisinine-une-piste-de-traitement-pour-le-syndrome-des-ovaires-polykystiques
Inserm : Syndrome
des ovaires polykystiques (SOPK) - Un trouble fréquent, première cause
d'infertilité féminine (27/09/19) https://www.inserm.fr/dossier/syndrome-ovaires-polykystiques-sopk/
Liu Y et al. Artemisinins ameliorate
polycystic ovarian syndrome by mediating LONP1-CYP11A1 interaction. Science.
2024;384(6701):eadk5382.
Mis en ligne le 26/08/2024
